Une nouvelle loi adoptée par le Parlement rwandais autorise désormais les adolescents de 15 ans et plus à bénéficier des services de santé sexuelle et reproductive, comme la contraception, sans devoir obtenir l’autorisation de leurs parents.

Cette réforme pourrait changer la vie de milliers de jeunes filles au Rwanda. Son objectif : réduire les grossesses précoces, souvent liées à des abus, à un manque d’information ou à la difficulté pour les adolescentes de parler librement de sexualité à un adulte.
En 2023 seulement, plus de 19 000 grossesses chez des adolescentes ont été enregistrées dans le pays.

Longtemps freinée par des craintes liées à la « promiscuité », la loi a finalement été adoptée après des mois de débats et sous la pression de la société civile. Les jeunes pourront désormais accéder directement à des soins adaptés, tout en étant encouragés à dialoguer avec leurs parents, notamment sur les risques d’infections sexuellement transmissibles (IST).

Le texte va plus loin que la simple contraception. Il reconnaît la santé reproductive comme un droit intégrant le bien-être physique, mental et social lié à la sexualité. Il garantit un accès équitable aux services de santé, sans discrimination, et insiste sur l’éducation complète à la sexualité pour mieux protéger les jeunes.

Un rapport conjoint de l’ONG Interpeace et du Centre biomédical du Rwanda (RBC) souligne par ailleurs que 84 % des mères adolescentes n’avaient reçu aucun soutien psychologique ou social après leur accouchement. Cette nouvelle loi pourrait contribuer à combler ce manque d’accompagnement.

Avec cette réforme, le Rwanda espère freiner les grossesses précoces et offrir aux jeunes un accès sécurisé et confidentiel à la planification familiale. Reste à savoir si l’application sur le terrain permettra aux adolescents d’obtenir l’écoute et le soutien dont ils ont besoin.

Charles TWAGIRAMUNGU Depuis kigali pour FACT-OGL | infos@fact-ogl.org